Jacky Musialik



Jacky Musialik est né dans une famille polonaise au pied du terril n° 5 de Trazegnies. C'était le 12 novembre 1947. Son papa était  gueule noire. 



Époque "Barnum" (Archives J. Musialik)

Dès l'âge de 6 ans et demi, Jacky apprend à jouer d’un instrument très en vogue à l’époque, l’accordéon. Il suit les cours de solfège de l'Académie de Trazegnies et pour l'instrument, il se rend en tram à Chapelle-lez-Herlaimont. Son prof d'instrument Arthur Devillé devenant trop âgé, il change de professeur et  ses cours d'instrument lui sont prodigués par Raymond Hartéon (de Souvret) et se donnent à son domicile. Jacky fait également partie du Club d’Accordéonistes Fontainois.

De 7 à 12 ans, il se produit sur différentes scènes de la région en jouant de l'accordéon accompagné d'un batteur plus âgé. 



Jacky 12-13 ans sur scène (Archives J. Musialik)
Il se souvient encore d'une petite ducasse qui avait lieu à Courcelles-Sartis et où, il joua sur une scène dressée devant le Garage Vincent. Ce sont surtout ses mollets qui s'en souviennent car, il dut rentrer chez-lui avec son instrument à pied car vu l'heure tardive, il n'y avait plus de tram et cerise sur le gâteau l'âme charitable qui devait le ramener à son domicile lui fit faux bond.

Mais, la musique est en mutation. Le rock 'n' roll venu des States est la musique en vogue chez les  jeunes.

C'est pourquoi à l'âge de 15 ans, Jacky fit partie d'un ensemble orchestral "The Spitfires" uniquement composé d’accordéonistes du Club d’Accordéonistes Fontainois sous l’égide de Raymond Hartéon. 


Une partie du groupe d’accordéonistes se transforme en groupe de rock et de bals. Jacky devient batteur-chanteur. Trois autres accordéonistes deviennent guitaristes, le professeur d'accordéon devient bassiste,... à la contrebasse. Jules Dominianczyks de Souvret joue de la guitare solo.

In fine, le groupe est composé de quatre guitaristes et d'un batteur-chanteur : Jacky. C'est le professeur de musique Raymond Hartéon qui s'occupe des arrangements musicaux. 


Les "Spitfires" : à l'avant-plan Raymond Hartéon  (Archives J. Musialik)

L’orchestre joue souvent au Château de Trazegnies. C'est d'ailleurs-là que le groupe répète gratuitement grâce à la bienveillance de Lucien Toffi et de son  épouse Liliane, tenanciers du café du Château. Jacky se souvient qu'à l'époque, Lucien donnait à chaque musicien 400 francs pour leurs prestations. Pour eux, un vrai pactole... 

Bien vite, le besoin se fait sentir que le chanteur doit être à l’avant de la scène. C’est Jacky qui occupe la place et est, dans un premier temps, remplacé à la batterie par un des guitaristes du groupe. Par la suite, le groupe fera appel à un batteur nommé Isidore (dit Vincent) venu de Chapelle-lez-Herlaimont. 
Mais, le groupe ne fait pas long feu.


Et, Jacky intègre un autre groupe,  les "Blackson's" (1965-67). Le groupe est composé de : Isidore (dit Vincent)  de Chapelle à la batterie ; Michel Zanca de Chapelle à la basse ; Jacky himself, chanteur ; Jules Dominianczyk  à la guitare solo et fait office de chef d’orchestre ; Pierrot Dequesnes de Goutroux à la guitare  rythmique et au sax. Quant au gars au synthé, Jacky ne souvient plus. Eh Man, si tu te reconnais, fais le nous savoir...



Les "Blackson's" à leurs débuts (Archives J. Musialik)



(Archives J. Musialik)


Les Blackson's à Mariemont (Archives J. Musialik)


Les Blackson's sur scène (Archives J. Musialik)

En 1967, Jacky participe pendant quatre semaines au "Jeu de la Chance" organisé par l'O.R.T.F.à Paris. C'est cette émission qui fera connaître Thierry Le Luron et Mireille Matthieu. C'est avec la chanson "Lady Mary" qu'il se qualifiera pour le premier tour. Une grève de l'O.R.T.F. mettra fin à l'aventure. 


(Archives J. Musialik)



Jacki à Paris (Archives J. Musialik)

Les  Blackson’s viennent de se séparer et les "Jewels" cherche un chanteur. A l'origine, le groupe est composé de l’organiste Jean-Pol Rassart, ancien musicien d’André Brasseur ; le trompettiste  Michel Debaise ; le saxophoniste  André Gabreau ; le guitariste Marc Hendrix ; le batteur Jean-Pierre Onraedt et un certain Jean-Jacques Blairon plus connu sous le pseudonyme de "J.J. Lionel". Les batteur et bassiste des "Jewels" deviendront plus tard musiciens du Wallace Collection.


(Archives J. Musialik)


C'est alors que  JJ Lionel vient chercher Jacky pour passer un casting afin intégrer les "Jewels », orchestre qui répète à Binche. Il interprète une ou deux chansons pour faire montre de son talent et est engagé de suite. 

En effet, les "Jewels" devant se produire aux Pays-Bas dans le mois qui suit, les choses doivent aller vite. Le temps de monter un répertoire et le groupe est prêt pour se produire au "Moulin rouge", un cabaret très sélect d'Amsterdam. Le groupe joue en intermède entre les numéros de streap-tease et les diverses attractions. 


L'avant-dernière soirée de leur contrat, le patron de la boîte avoue à Jacky que jamais, il n'avait connu une telle ambiance que lors des prestations des Jewels. En effet, chaque soir, les spectateurs présents montaient sur les tables quand le groupe commençait à jouer quelques airs de gilles pour mettre un peu plus d'ambiance.
 

Après la dissolution des "Jewels", Jacky continue à chanter avec une nouvelle formation : "Barnum". Jacky se souvient que le groupe était composé de trois cuivres, trois guitares, d'une batterie , d'un synthétiseur et  évidemment, d'un chanteur...



Barnum (Archives J. Musialik)


A l’origine, font partie du groupe : les organiste, trompettiste, saxophoniste, batteur, et bassiste de Salvatore Adamo. Entres autres : au trombone Robert Deltenre qui lui continua avec les New Ramblers et Oberbayern et à la guitare solo un dénommé Genesse. Barnum fait régulièrement la première partie du tour de chant de  Claude  Barzotti,  des Nanas, … .



Barnum sur la scène de l'Hôtel de Ville de Trazegnies (Archives J. Musialik)


 Le groupe "Barnum" fut un groupe à géométrie variable composé de musiciens amateurs éclairés, de musiciens semi-professionnels et ou professionnels. A part quelques musiciens "attitrés", il eut aussi de nombreux musiciens de passage : musiciens d'Adamo, de Wallace Collection, de Claude Barzotti. 


Barnum sur la scène de l'Hôtel de Ville de Trazegnies (Archives J. Musialik)


Le groupe verra passer : Robert Deltenre, trombone ; Alain Cancier, batterie ; Jean-Francis dit "Minus", batteur (entre autres d'Adamo) ; Franck Fievet, piano ; Alain Locoge, guitare basse ; ... Et, tenez-vous bien : 2 cuivres de la célèbre Musique des Guides qui, ces années-là, était dirigée par un enfant de Courcelles : le futur major Yvon Ducène. Ces deux cuivres faisaient déjà partie des Blackson’s. Il s'agit de Gérard Sabbe, trompettiste et Bernard Jankowiak, saxophoniste.



Barnum (Archives J. Musialik)


Jacky et son groupe se produisent 2 à 3 fois par semaine au S.H.A.P.E. à Mons. Et, il n'est pas question que Jacky chante en "anglais yaourt". Cela n'aurait pu passer vu le public majoritairement d'origine anglo-saxonne. Le répertoire du groupe est essentiellement composé de titres de crooners anglo-saxons bien connus Tom Jones, Engelbert Humperdink, Franck Sinatra, Nat King Cole et bien d’autres…



Le crooner en action  Archives J. Musialik)


En 1975, Jacky est sélectionné par un jury de la RTB pour l'émission TV "Si l'on chantait". Jean-Loup Viseur le convoque à Bruxelles le lundi 10 février et le mardi 11 février. In fine, Jacky a le privilège de chanter à la télévision avec le chanteur français Mouloudji.


En 1976, il enregistre un 45 tours comportant deux titres signés Jean-Pierre Onraedt et 

Guy Maroille (2). Le disque est chanté en anglais par Jacki qui a, pour l'occasion, pris le pseudonyme de Lee Norman. Il est accompagné par l'orchestre "Sharck".



(Archives J. Musialik)



C'est également en 1976 qu'il enregistre le disque "La Lettre" écrite en collaboration avec Claude Barzotti. Jacques Mercier écrira un article assez élogieux à ce sujat dans la revue "Télémoustique"


Myriam, Jacki Musialik et Claude Barzotti  (Archives J. Musialik)





Télémoustique - Article de Jacques Mercier  (Archives J. Musialik)

En 1979, Jacky épouse Myriam Deroux de Mons qui lui donne un fils en 1981. Peu après, il décide d'arrêter de chanter sur scène. Néanmoins, il enregistrera encore deux quarante-cinq tours dont un en 1982 avec en face A : "Je voudrais changer le monde". "Rentré dans le rang, il continue sa carrière professionnelle chez Fiat à Waterloo avec le grade de contremaître. 


Les "Blackson's" à Nivelles accompagné d'une danseuse (Archives Jacky Musialik)

D'après les documents que nous avons pu parcourir, il semblerait pourtant que pour son  tout dernier tour de chant, Jacky a bouclé la boucle un peu plus tard en revenant dans sa commune natale. Et, cela eut lieu sur la scène de la salle des fêtes de l'Hôtel de Ville de Trazegnies le samedi 26 novembre 1983 à 21 heures tapantes à l'occasion du "Gala du Lycée" de Trazegnies. Tenue de ville obligatoire - Parking assuré - Tenue de soirée souhaitée.


Nous avons également trouvé la trace d'un autre enregistrement "Seul", le dernier, paru en 1983 sous le label Lark Records.


Gala du Lycée de Trazegnies (Archives J. Musialik)

Cependant, le virus de la chanson n'est pas complètement éradiqué chez  Jacky. En 1996, il décide de participer à l'émission  "Pour la Gloire". Il est sélectionné et le 28 juillet 1997, il est opposé au jeune Cédric Denis âgé de 18 ans sur le plateau de la RTBF. Pour l'occasion, Jacky interprète la chanson "La Dernière séance" d'Eddy Mitchell, un de ses chanteurs favoris. Cédric Denis chante "Mexico" de Luis Mariano.


"Pour la Gloire"(Archives Jacky Musialik)n

(Archives Jacky Musialik)

Maintenant, Jacky chante encore à l'occasion de fêtes polonaises avec un ancien des Blackson’s : Jules Dominianczyk.

http://p6.storage.canalblog.com/64/66/883392/113279283_o.jpg
Jules Dominianczyk et Jacky au Banquet annuel 2016 de SPK Mons-Borinage
(Photo Henryk Tomczak)
 

Et, la voix est toujours là !

Notes :

(1)  Le "Jeu de la chance" était  présenté par Raymond Marcillac et Roger Lanzac.

(2) Jean-Pierre Onraedt et Guy Maroille ont fait partie du groupe "Morning Dew". Guy Maroille s'est tué en voiture en revenant d'un concert.  Font également partie de la formation Dino Leonardi et Jean-Jacques Blairon. Jean-Pierre Onraedt a fait partie du groupe "Wallace Collection". Actuellement, il est toujours actif et possède un studio d'enregistrement.

Sources biographiques

 Jacki et Myriam Musialik,

 Jules Dominianczyk,

Jean-Pierre Onraedt,

Articles de presse 

"La Nouvelle Gazette",

"Télémoustique",

"Télépro"   

 

 Discographie 

(Collection Luc Heuchon)



 

(Collection Luc Heuchon)


 

(Collection Luc Heuchon)

 

Alain Richir et Luc Heuchon

(Tous droits réservés - Reproduction partielle autorisée sous la condition de citer la source.)


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Francine Claudel

Loly Doll