Noyer, Emile





Noyer, Emile - Ghislain

Pseudonymes : Milo ou Milo du Caraquin.

Courcelles, le 14 janvier 1915 – Bruxelles, 1995

Émile Noyer - Collection Luc Heuchon

 

 

 

 

 

 

 

 

Fils de Pierre-François, peintre en bâtiment et de Catherine Befayt, ménagère. Émile Noyer fit ses « primaires » chez les frères maristes à l’Institution Saint-Joseph de Courcelles-Sarty et obtient son diplôme du 4ème degré. 

Il fréquente également l’École de Musique de Courcelles, classe de Lucien Lagneau. Il donne une de ses premières prestations musicales publiques lors de la distribution « solennelle » des prix du dimanche 22 juillet 1928 en la salle du Cercle du Sartis. A cette occasion, il joue au baryton le morceau « Vois-tu la neige qui brille ? ».

Émile Noyer a également fréquenté le Conservatoire de Musique de Liège, classe d’Armand Deverdenne.

Ayant atteint l’âge requis, Émile entre en apprentissage chez un forgeron. Son contrat d’apprentissage terminé, il devient ouvrier dans une chaînerie avant de devenir ouvrier à la Société des Glaces de Courcelles. A cette époque, il est domicilié au n° 153 de la rue Nestor Jonet.

L’heure du service militaire a sonné. Le 31 mai 1935, il est intégré en qualité de milicien au 14ème Régiment de Ligne. Il est mis en congé illimité le 26 juillet 1936. Le 5 novembre 1936, il rempile pour trois ans et est engagé à la Musique du 1er régiment des Chasseurs ardennais en qualité de musicien de 5ème classe.

Le 15 décembre de l’année suivante, il est nommé musicien de 4ème classe et se réengage pour trois ans. La seconde guerre mondiale éclate. Après 18 jours de combats acharnés, l’armée belge capitule et Émile Noyer est envoyé en captivité au Stalag 1A en Prusse orientale.

En juillet 40, dans le dénuement le plus complet, il est envoyé avec des compagnons d’infortune à Zomerscuffen. A leur arrivée à la cantine Nielens, ils sont triés par des fermiers prussiens. Ils sont six à être choisis pour la ferme « Pauls » et sont priés de monter dans une charrette. Après un certain temps, celle-ci s’arrête. Léon Bernard, Joseph Henri et Émile Drugman, tous les trois de Courcelles, sont sommés de descendre. 

Quelques temps après, Émile et ses compagnons arrivent à destination. Ils sont accueillis violemment par le chien de la ferme. Ils sont conduits dans une pièce au sol jonché de « strin » (paille) et dont les seules commodités sont un seau pour effectuer leurs besoins naturels.

Pour nourriture, on leur sert une soupe avec du « noir pain ». Affamés, ils se jettent sur la nourriture et se gavent. Le repas terminé, on les enferme après leur avoir fait abandonner leur pantalon et leurs chaussures. Cependant, ils furent incommodés d’avoir trop mangé. Au grand désespoir des trois hommes, le seau ne suffit pas...

Le 2 octobre 1940, son épouse donne naissance à une petite fille prénommée Claudine qu’il embrassera pour la première fois après son rapatriement du 23 mai 1945. Il apprendra seulement sa naissance en septembre 1941. Cette heureuse nouvelle lui donnera la force d’endurer son triste sort.

Lors de sa captivité, il crée en 1942 avec Aramis Dumont et Élie Witgens la troupe théâtrale E4 et un orchestre. La troupe donnera son premier spectacle fin janvier 1943 au camp de Heinrichwalde. Un de ses compagnons de captivité au Stalag 1A s’appelait Maurice Hulin qui devint par la suite, secrétaire communal de la commune de Courcelles

Après son rapatriement, la Défense nationale lui octroie trois mois de repos à partir du 1er juin 1945 mais l’oisiveté ne lui convient pas. Il rejoint son affectation avant l’expiration de son congé le 31 juillet 1945. A cette même date, il est nommé musicien de 3ème classe et est désigné pour la Musique du 1er Régiment des Guides. 

 Il y deviendra musicien de 2ème classe le 1er octobre 1956, musicien de 1ère classe le 26 juin 1963, sous-chef de musique 1er soliste le 1er janvier 1965. Il jouera sous la direction du Major Yvon Ducène, un concitoyen.

Celui-ci nous a confié qu’Émile Noyer était pour lui plus qu’un de ses musiciens. C’était  un ami et un remarquable musicien.

En 1948, il fait partie également de l’orchestre du Théâtre royal de la Monnaie comme trombone 2ème soliste et tuba 1er soliste. Il quittera cet orchestre en 1979. Il fit également partie du « Quintette de cuivres Théo Mertens » et a participé à de nombreux enregistrements musicaux. Théo Mertens faisait également partie de la Musique des Guides.

Émile Noyer prendra sa retraite à l’armée le 1er février 1970.  

Membre de l’Amicale du Stalag 1A, il en animait les banquets notamment en chantant des chansons écrites pour la circonstance.

Il fut les dernières années de sa vie membre de l’A.L.W.C. C’est la lecture d’ « Imâges dè d’ci » de René Godeau et « Nos scrîjeûs » de René Meurée qui lui a donné l’envie d’écrire des textes en français et en patois. Il a également composé quelques musiques de chansons. Plusieurs de ses textes sont parus dans le Bourdon. 

Émile Noyer - Collection Luc Heuchon

Émile Noyer fut décoré à plusieurs reprises et reçut les distinctions honorifiques suivantes :

Médaille militaire de 2ème classe à la Croix de Chevalier de l’Ordre de la Couronne.Médaille commémorative de la Guerre 40-45 avec 2 sabres croisés.

Médaille du Prisonniers de Guerre 40-45 avec 5 barrettes. 

Médaille de l’Y.M.C.A. pour activités artistiques pendant la guerre.

 Médaille de la Croix Rouge de Belgique pour 40 dons de sang.

Médaille de l’Amicale des ex. P.G. du Stalag 1A pour services rendus.

Émile Noyer était un homme affable et énormément sympathique, nostalgique de son tayon et fier d’être un courcèlangn. 

 Il a habité à la Drève d’Anjou n°26 à Uccle. 

Discographie

Hout-en Koperlazers uit de 20e eeuw / produktie 
leider : Jan Segers
. - Antwerpen : Kultuurraad voor Vlanderen 
    Belgische Radio en Televisie, 1969
. - 1 disque 33t
. - (Luister van de musik in Vlandern ; plaat 2)

Sources bio-bibliographiques

Questionnaire de novembre 1988 et entretiens.

Émile...

Émile Noyer (1915-1995), 

« El Bourdon »,

45e année, n° 480, 11/1995, 

p. 28-29, ill.

Nophi

Comment la troupe E.4, naquit, poussa et devint ce qu’elle est, 

« Le Diffuseur »,

 n° 10, 11/1943, p.3

Noyer, Émile

Souvenirs relatifs à la captivité en Allemagne d’Émile Noyer 

n° 11.129B/1A / croquis [d’] Arthur Keppenne  

. -  [Uccle : chez l'auteur, 1988]

 . – 62 p. : ill. ; 30 cm

Sur …

Sur les planches, sur les foires,

 « Le Diffuseur », 

n° 7, 07-08/1944, p. 2, ill.

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