Jean-Pierre Romain, musicien et apiculteur...
Jean-Pierre Romain, musicien et apiculteur...
Jean-Pierre Romain in "L'Af'Fabule de Jean" © "Trirème" |
Comme bien des courcellois, Jean-Pierre Romain est né à Gosselies. Nous étions le lundi 15 mars 1954.
Le
jour de sa naissance, le magazine "Elle" annonce la création par
l'Opéra monégasque de l'Oratorio composé par le chanteur Léo Ferré sur
le thème de "La Chanson du Mal Aimé" d'Apollinaire.
Magazine "Elle" |
Trois jours plus tard, son père se présente au bureau de l’État civil de Courcelles pour déclarer la naissance de son fils Jean-Pierre. L'officier de l’État civil refuse ce prénom car à l’époque, les prénoms composés ne sont pas admis.
Qu'à
cela ne tienne, Monsieur Romain père dit d'inscrire son bambin sous le
prénom de Jean avec comme second prénom Pierre. Mais, dans la vie de
tous les jours, Jean sera Jean-Pierre.(1)
Mais avant tout, Jean-Pierre est le fils d'Odette Vanescote et de Paul Romain. A l'époque, Paul est employé à l'Usine de la Providence à Marchienne-au-Pont.
Quelques années plus tard, sa maman Odette donne naissance à son son cadet Philippe.
Le petit Jean-Pierre fait ses études primaires à l’École communale de Rianwelz. Ensuite, ses parents l'inscrivent à la section "Sciences économiques" de l'Athénée provincial de Morlanwelz car, il est prévu qu'il devienne comptable et J.-P. aime cette matière.
Cependant, la perspective de passer une partie de sa vie derrière un bureau à aligner des chiffres ne lui plait guère. C'est pourquoi, il pense plutôt s'orienter vers une carrière musicale vu ses excellents résultats à l'Académie de Musique.
Quand
Paul Romain (accordéoniste amateur) inscrit son fils à l'Académie, il
souhaite que ce dernier apprenne à jouer de l'orgue à l'instar du
parrain du gamin, organiste au Temple protestant de Courcelles. Faute d'orgue à l'école de musique, Jean-Pierre apprend le piano. Jean-Pierre est âgé de 6 ans lors de son inscription.
Outre le piano, il apprend également la Musique de Chambre avec la redoutée Mademoiselle Marguerite Boitte, excellente professeure au demeurant. Il suit également les cours de Chant donnés par Mademoiselle Jeanmart.
Quand vient le moment de choisir un second instrument, un ensemble de de circonstances fait que Jean-Pierre choisit le basson et suit le cours du professeur Pol Duvieusart.
Dans les faits, son pater familias souhaite que Jean-Pierre apprenne le violoncelle. Mais voilà, son fiston est déjà trop âgé pour ce faire. Alors, le choix se porte sur le Hautbois. Mais manque de bol ! L'instrument qui devait être prêté gracieusement au jeune et talentueux Jean-Pierre a disparu dans la nature. Reste donc le basson...
En dehors de cela, notre jeune pianiste se produit déjà en public via l'Académie ou encore, en accompagnant le ténor et acteur amateur Pierre Van Peuter (2)lors de ses tours de chant.
Jean Van Peuter ©Archives Marianne Masquelier
En 1973, Jean-Pierre Romain et Christian Debauve, également élève de l'Académie de Courcelles, sont sélectionnés pour participer à la 9ème édition du concours musical Pro-Civitate qui eut lieu du 4 au 15 novembre. A l'issue de la compétition, ils reçoivent chacun un 2ème prix.
Archives Christian Debauve |
Suite
à cela, Jean-Pierre crée avec Hector Bricq, élève et futur directeur de
l'Académie de Musique de Courcelles, un trio qui se produit lors de
différentes événements ayant lieu à Courcelles.
A l'époque , Jean-Pierre vient de terminer ses études secondaires et ses études musicales avec succès. Dès lors, il décide d'entrer au Conservatoire afin d'affiner ses connaissances musicales. Son choix va se porter vers le Conservatoire de Mons car, il souhaite se perfectionner en intégrant la classe du pianiste Jacques Genty(3).
Là, Jean-Pierre suit le cursus normal : Solfège, Histoire de la Musique, Composition et Harmonie.
En 1976, il enseigne le piano et la Musique de Chambre à l'Académie de Musique de Courcelles en remplacement de Mademoiselle Boitte admise à la retraite.
Quelques
années plus tard (86-87), il reprend le chemin du Conservatoire de Mons
pour se perfectionner en composition chez Paul Ledoux pendant 6 ans. La
formation est éreintante (une composition par semaine) et une fois
terminée, Jean-Pierre est sur les rotules. Il se dit : "j'ai 50 ans et
ma vie est finie". Il lui faudra 2 ans pour s'en remettre, s'atteler à
de nouveaux projets et prendre "la vie comme elle vient" .
Ajoutons à cela que Jean-Pierre, comme bon nombre d'enseignants, donne cours dans plusieurs académies afin d'avoir un horaire de travail complet. Dans le désordre : Académie de Courcelles, Binche, La Louvière, Gosselies, Montigny-le-Tilleul.
Et avant les restrictions budgétaires, Jean-Pierre joue du basson lors des représentations d'opérettes au Palais des Beaux-Arts de Charleroi et à Lille. Il participe également en tant qu'accompagnateur à différents projets artistiques.
En 1992, Jean-Pierre se consacre en dilettante à l'apiculture en aidant son père Paul au rucher que ce dernier a créé en 1947.
Le 16 septembre 1994, la pièce d'Armand J. Deltenre et de Jean Louvet "La Nuit de Courcelles" est créée à l'Hôtel de Ville de Trazegnies. Cette pièce dramatique relate "La Tuerie du 18 août 1944" qui eut lieu sur le territoire de la commune de Courcelles en représailles à l'assassinat d'Oswald Englebin, bourgmestre rexiste du Grand Charleroi.
Cette pièce est mise en scène par Jacques Herbet, Pierre Louvet et Michel Meurée. Jean-Pierre participe à l'écriture de la musique émaillant la pièce avec Christian Leroy et Marc Leclef.Jean-Pierre fut également l'accompagnateur avec son collègue Philippe Verly de la "Chorale des XVI" pendant plusieurs années.
Il a également fait partie de l'ensemble "Arabesque" avec Françoise Hesbain et Jean-Louis Duez dans les années 90. C'est à cette époque en 96-98 qu'il commence à écrire "Stabat Mater" en reprenant l'ébauche de morceaux écrits au décès de sa grand-mère alors qu'il était âgé de 12 ans. L'ensemble "Arabesque" en interprète quelques morceaux lors de leurs récitals.
A
l'issue d'un de leurs spectacles, des spectateurs intrigués et
enthousiastes viennent à la rencontre du trio pour demander quels sont
ces morceaux et encouragent Jean-Pierre à continuer sa composition.
Un grand moment de la carrière de Jean-Pierre est la création le vendredi 27 mars 1998 de son "Stabat Mater" dont, il a écrit la musique sur un texte de Jacques Lefebvre. L’œuvre est jouée dans l'église paroissiale "Saint-Martin" de Gouy-lez-Piéton, nouvellement rénovée. Un des récitants est notre concitoyen, l'acteur et metteur en scène Maurice Lebrun. L'autre récitant est une récitante, Marie-Françoise Favay. Au chant, la soprano Françoise Hesbain et la basse Jean-Louis Duez.
Deux chœurs participent à l'événement "La Marcianelle" dirigée par Jean Dieu et "Ostinato" dirigé par Marie-Paule Nemeghaire ainsi que le groupe "The Cradle". Quant à Jean-Pierre Romain, il dirige l'orchestre de chambre "Ostinato".
En 1998, son père décède et Jean-Pierre reprend d'une manière toute professionnelle le "Rucher Romain". Il possède non seulement des ruches dans la province de Hainaut mais, également dans le Sud de la France.
Les 1er et 2 mai 1998, l'ensemble "Arabesque" participe avec le troupe théâtrale "El Pavé picard binchou" à la représentation au "Kursaal" de Binche du cabaret "El Pavé dans la mare".
Les
28 et 29 août 1999, "Arabesque" collabore à nouveau avec "El Pavé
picard binchou" dans la pièce musicale "Sous les draps de la
dentellière", texte de Jacques Lefebvre et musique de Jean-Pierre
Romain.
Produits du Rucher Romain. |
C'est
ainsi qu'ils présentèrent au Temple et ailleurs le spectacle "Noël
Nouvelet" qui rencontra un vif succès. Sur la lancée, furent créés
successivement "Défendu aux pessimistes" et "L'Af'Fable Jean.
Pour mémoire, "L'Af'Fable Jean" fut joué à maintes reprises dont à "La Ruche Théâtre" en 2011 et à "La Maison de l'Imprimerie" à Thuin en 2012.
Notez dans vos agendas que "L'Af'Fable Jean" sera de nouveau à l'affiche de "La Ruche Théâtre" de Marcinelle en janvier/février 2022.
En 2014, notre pianiste décide d'arrêter d'enseigner tout en continuant ses activités apicoles.
Mais,
Jean-Pierre Romain n'a pas abandonné la musique. Actuellement, il est
toujours l'organiste-maître de choeur de la chorale du Temple
protestant de Courcelles. Il fait également partie de la chorale
souvrétoise "Choeur à coeurs"(4) dirigée par son épouse Marie-Paule
Nemeghaire.(5) Outre le chant, J.-P. y assume également l'accompagnement
au piano. Il en est également l'harmonisateur-arrangeur.
Notes :
(1) Ses deux enfants l'appellent "Maximilien". Va savoir pourquoi ??? Et, il arrive qu'on le salue en lui disant "Bonjour Romain".
(2)
Pierre Van Peuter : menuisier de son état et ancien élève de l'Académie
de Musique de Courcelles. Médaille du Gouvernement "Chant" 1951 et
Médaille du Gouvernement "Chant et Art lyrique" 1952. Il faisait partie
de la troupe théâtrale de l'Y.M.C.A./U.C.J.G. - Union Chrétienne des
Jeunes Gens du Temple protestant de Courcelles avec Maguy Delire,
Chrisitian Barbier, Jenny Dubois et André-Pierre Masquelier, ...
(3) Jacques Genty, pianiste belge. Il fut l'époux de la grande violoniste Elvire Bobesco et un ami de l'acteur Louis de Funès. Il arrivait que Jacques Genty remplace De Funès certains soirs au piano-bar dans lequel ce dernier jouait.
(4) Choeur à coeurs : chorale à 4 voix mixtes crée en septembre 2005 par Marie-Paule Nemeghaire et son époux Jean-Pierre Romain. A l'origine, 35 chanteurs de tout âge venant d'horizons très différents.
(5)
Marie-Paule Nemeghaire : maître assistant à la Haute Ecole - Institut
pédagogique Depré. Elle a été maître de choeur de la chorale "Boîte à
chansons" de Leernes (Fontaine-l'Evêque) (création 1985).
Sources biographiques :
Sources orales :
Interview de Jean-Pierre Romain par Luc Heuchon du 1er avril 2020
Entretien avec Madame Marianne Masquelier concernant son parrain Pierre Van Peuter + consultation de ses archiveshttps://www.telesambre.be
Commentaires
Enregistrer un commentaire